Les nouvelles coalitions politiques: Un clonage et un égocentrisme nocifs (observateurs)

  La scène politique en Tunisie est marquée ces jours-ci par la formation de fronts et de coalitions politiques intervenant après quelques mois seulement de l’annonce du document de Carthage et la création du gouvernement d’union nationale, ce qui posent des interrogation sur l’efficacité de tels rassemblements après l'émergence en Tunisie de plus de 2016 partis et fronts depuis le 14 janvier 2011.

  Le politologue tunisien Abdellatif Hannachi estime à ce propos que “les tentatives multiples de création de partis pour venir encombrer le paysage politique en Tunisie est une manifestation maladive et un égocentrisme nocifs” pour l’exercice de la politique.

  “L’incapacité à percer au sein de partis prônant les mêmes idées et les mêmes orientations socio-économiques et culturelles et la volonté d’exercer le leadership alimentent cet narcissisme ayant conduit à la prolifération de ces partis qui n’ont pas de divergences profondes justifiant leur apparition”, a déclaré Abdellatif Hannachi à Akherkhabaronline.

  Il a estimé que “ce phénomène porte atteinte à la vie politique et des partis ainsi qu’à l’avenir du pays”, affirmant qu’il n’existe réellement que 8 partis au maximum qui ont une existence médiatique, 3 à 4 d’entre eux ayant une adhésion de masse, alors que les autres n’ont pas pratiquement d’influence.

  Pour sa part, Abdallah Laabidi a estimé que “la scène politique en Tunisie ne peut permettre d'élargir le champs de l’exercice d’une activité politique au vu du grand émiettement des partis, outre la désaffection de l’opinion publique pour les affaires politiques et les activités partisanes.

  Il a fait remarquer que “la formation de nouveaux partis à la lumière de la situation qui prévaut n’est qu’un vacarme sans réel effet politique”.

  “Parmi les initiateurs de nouveaux partis il y a des politiciens qui ont connu deux expériences n'ayant pas abouti”, a-t-il rappelé, s’interrogeant “quel apport nouveau est attendu de la création d’un troisième parti”.

  Laabidi a souligné qu’il “n’existe pas en Tunisie d’un projet politique capable de mobiliser l’opinion politique pour influer réellement sur le paysage politique lors des prochaines échéances électorales”.